jeudi 11 juin 2015

"L'innommable" de Samuel Beckett



Résumé: 


"De même que Dante chemine de cercle en cercle pour atteindre son Enfer ou son Paradis, de même est-ce, chacun dans un cercle bien distinct, que Samuel Beckett situe les trois principaux protagonistes de sa trilogie, Molloy, Malone meurt et L'Innommable, afin qu'ils atteignent, peut-être, le néant auquel ils aspirent.

D'un roman à l'autre, ce cercle est de plus en plus réduit. Le cercle imparti à l'Innommable se réduit à un point, c'est le trou noir au centre d'une galaxie, là où l'espace-temps se déforme, où tout est happé et s'engouffre sans pour autant disparaître. L'être qui réside en ce point est nécessairement sans nom puisqu'il s'agit de " je ", ce " moi " à jamais non identifiable. Figé, le corps de l'Innommable est incapable du moindre mouvement.
Cependant il a " à parler ". Ses précédents personnages, Molloy, Malone et les autres passent et repassent, tournant autour de lui. Ils semblent avoir ourdi un complot pour le contraindre à continuer d'être, le forcer donc à continuer de dire. Alors l'Innommable va créer d'autres mondes, donner voix à d'autres lui-même. Les personnages qu'il devra " essayer d'être " - avec lucidité, mais sans jamais se départir de son humour -, seront tour à tour Mahood, homme-tronc fiché dans une jarre, puis Worm, visage indistinct qui n'est qu'oreille " tressaillante " et terrible inquiétude d'un unique " oeil aux aguets "."


Mon avis:


Logorrhée incessante, vocabulaire riche. 

L'auteur nous offre une liberté totale pour jouer avec notre imaginaire puisqu'il ne donne pas de repères connus, ce trou noir dans lequel il parle, chacun lui donne la profondeur qu'il désire, mais pas seulement. Ce flot de pensées est si étourdissant qu'il nous ramène à notre propre "je", avec ses envies, ses dénis, ses rêves et ses contradictions. La pensée est un tout qui donne le possible ou l'impossible. Une pensée à naître ou à ne plus être. 
Le tout de la pensée, montrée avec sa lumière et son obscurité, un état à priori léthargique mais lourd de vie, une énergie mouvante avec des bottes de sept lieues à ses pieds, du moins si des pieds il y a.



Pour moi ce livre est comme un Big Mac, j'ai mis du temps pour l'avaler, mais Put*** que c'est bon !


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